Prologue
It Doesn't Matter What I Want
Prologue :
- « Je ne veux pas partir … Pas maintenant … J'aimerais vivre encore tellement de choses avec toi, mon … mon amour … Toi qui m'a donné tellement de force pour surmonter tout ça … Je veux rester auprès de toi … auprès de vous … »
Les mots avaient du mal à sortir de ma bouche, chaque son émit provoqué une douleur insupportable au plus profond de ma poitrine. Je le regardais, je plongeais mes yeux fatigués dans les siens remplis à la fois de tendresse, de tant d'amour et d'une immense tristesse. Ce que j'avais toujours redouté aller tout de fois se produire … J'allais partir et à cause de moi, il souffrirait... ils souffriraient … Jamais je n'avait voulu les faire souffrir, et pourtant …
- « Chut … Chut … tu t'essouffles ma chérie … » souffla t-il à mon oreille, toujours aussi prévenant. Il déposa un doux baiser sur mon front.
Je savais que ce n'était que le temps de quelques minutes, de quelques heures tout au plus... J'aurais tout donné pour rester … non parce que j'avais peur de la souffrance que je devrais supporter, ni parce que j'avais peur de mourir. Non ! Loin de là … Je n'avais pas de la mort, je m'imaginais cela comme un grand sommeil, paisible, tranquille, hermétique à toute chose … Pourtant j'aurais tout donné pour ne pas partir, pas maintenant, je ne voulais pas les laisser seuls … Je ne voulais qu'ils souffrent par ma faute … je ne voulais pas qu'ils me pleurent … je ne voulais pas être la raison de tant de souffrance... j'aurais tant donné pour partir seule et pourtant leur présence à mes cotés de réchauffer le cœur.
Je la regardais dans ses bras à lui. Son petit visage d'ange, ses petites boucles aux reflets châtains, ses yeux bleus … Elle était si belle, tout comme son père, qui prendrait soin d'elle, j'en était sure et certaine. Je voulais qu'elle soit forte, qu'elle lui donne le courage dont il aurait besoin pour continuer d'exister, malgré le chagrin, qu'elle soit la raison qui le raccroche à la vie, celle qui lui donne une raison de vivre ! Elle allait terriblement me manquer... J'étais dans une colère noire de ne pouvoir la voir grandir, de ne pouvoir être à ses cotés tout au long de sa vie... pour son premier jour d'école, pour répondre à ses inquiétudes, ni le jour où elle nous présenterait son premier amour, celui de son mariage, pendant sa grossesse... je ne serais plus qu'un lointain souvenir, la faisant pleurer quelques fois, un visage sur une photo jaunissant par le temps qui s'écoulerait... Elle tendit les bras vers moi.
- « Non, bébé … Maman est très fatiguée ... » lui répondit-il
Elle le regarda, puis me regarda. Son visage s'emplit de larmes, elle commença à faire la lippe. Oh non ! Plus que tout, je ne voulais pas la voir pleurer. Je ne voulais pas partir en voyant ses petites larmes s'écouler sur ses joues rosées. Je lui tendis alors mes misérables bras.
- « Tu es sûr ? » me demanda t-il inquiet de ne pas me fatiguer plus encore.
Je répondis par un signe de la tête, traduisant en silence mon souhait. Il me la déposa alors à coté de moi, sur le bord du lit. Elle se coucha tout contre moi, posant sa tête sur ma poitrine, sur mon cœur. Ses doux cheveux caressaient mon visage, je humais son odeur si délicieuse, un mélange de fraîcheur et de douceur sucré.
- « Maman ? » Demanda t-elle de sa douce et mélodieuse voix enfantine.
- « Oui, mon cœur, qu'est-ce qu'il y a ? » Demandais-je en lui caressant les cheveux.
-« Tu es encore malade, maman ? »
-« Oui, je suis encore malade... ma petite lionne... » Trouvais-je la force d'avouer,refoulant les larmes qui s'accumulaient au bord de mes yeux fatigués.
Comment avais-je pu être aussi égoïste ? Pourquoi lui avoir donné la vie ? Pour la faire souffrir ? Quelle mère étais-je ? N'y avait-il pas assez de personnes faisant parties de ma vie qui allaient déjà souffrir ? Pourquoi avait-il fallut que j'implique un être si fragile, si innocent, si naïf ? Pourquoi avais-je fais cela ? Pourquoi ? J'aurais du m'en tenir à mes premiers idéaux... faire le vide autour de moi... ne manquer à personne... c'est cela que j'aurais du faire...
Mon bébé reposa sa tête sur moi, l'air songeur, ma main reposait toujours dans sa magnifique chevelure ondulée. Puis s'en prévenir, elle se releva. Me regarda. Puis fixa son père. Un petit sourire sur son visage . Elle avait une idée en tête.
- « Papa ? »
- « Oui, ma puce » Répondit-il en s'approchant de nous. « Qu'est-ce que tu veux mon bébé ? » Demanda t-il.
- « Je veux un câlin tout les trois ! On peut ? Comme à la maison, quand je suis malade. »
Il lui sourit tendrement, contourna le lit et se coucha à ma droite, nous entourant de son bras.
- « Je t'aime », lui murmurais-je difficilement, ma respiration se faisant de plus en plus difficile.
Il plongeât son regard au plus profond de mes yeux qui se remplirent aussitôt de larmes. Je ne pouvais plus les retenir …
- « Je t'aime aussi », me murmura t-il tendrement.
- « Et moi ? »Demanda une petite voix de l'autre coté du lit, qui nous fit sourire. Son sourire était tellement magnifique.
- « Toi aussi, nous t'aimons. Nous t'aimons plus que tout mon trésor », répondit-il en souriant. Ce sourire ne pu cacher la tristesse qui l'habitait.
Me retournant vers elle, je lui chuchotais le plus sincèrement que je pouvais : « Je t'aime ».
Je me retournais de nouveau pour admirer le visage de mon amour. Il rapprocha son visage du mien et me vola un baiser.
- « Tu es la meilleure chose qui me soit arrivée, ma dulcinée, mon amour, s'il te plait, ne l'oublies jamais … »
- « Je ne l'oublierais jamais … », promis-je, les larmes inondant mes joues froides. « Merci … Merci … Merci de m'avoir aimée plus que je ne le méritais, de m'avoir chérie jusqu'au bout … prend soin de notre fille … », le suppliais-je.
- « Oui, mon amour … je t'en fais le sermon … Tu vivras à travers notre enfant … »
Je déposais un baiser sur le front de mon bébé qui était d'un calme inhabituel, puis sur les douces lèvres de mon amour. Je fermais les yeux … Il chantonait dans un murmure la berceuse de notre enfant.
- « Baby mine, don't you cry,--- ---- ---- “Mon bébé, ne pleures pas,
- Baby mine, Dry your eyes--- ---- ----- Mon bébé, sèches tes larmes,
- Rest your head close to my heart ---- Laisses ta tête reposer près de mon cœur,
- Never to part, baby of mine » ------- --Ne pars jamais, Mon bébé.”
* http://www.youtube.com/watch?v=-AsRZCz9a_I
Je savais qu'il serait un bon père, qu'il l'aimerait plus que tout, plus que sa vie même. Je savais qu'il serait toujours là pour elle. Et puis, ils seraient entourés par nos familles, ses parents, ses sœurs, Ma sœur et son amour de petit garçon, et nos amis. Je n'avais plus peur de partir. Je partais sereine, rassurée...
Sa voix se faisait de plus en plus faible, un murmure … certes, mais un doux murmure , que seul lui savait faire. J'étais fatiguée, exténuée … Je sentais mes forces s'en aller peu à peu, quittant mon corps et mon cœur… j'étais paisible …
* Baby Mine par Alison Krauss
